Soudan: alliance entre des partis d'opposition et des rebelles

L'Armée de libération du Soudan-Minnawi.

Des partis d'opposition et des groupes rebelles soudanais ont signé mercredi une alliance à Addis Abeba réclamant la formation d'un gouvernement de transition à Khartoum, a indiqué à l'AFP un porte-parole d'un de ces groupes.

Cet accord, baptisé "l'Appel du Soudan", est le premier à réunir un spectre aussi large de partis politiques et de groupes rebelles opposés au président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 25 ans.

Il lie le Front révolutionnaire du Soudan (FRS), qui regroupe des groupes insurgés des régions en guerre du Nil bleu, du Sud-Kordofan et du Darfour, au grand parti d'opposition Oumma, à un groupement de petits partis d'opposition et à des organisations de la société civile.

"Le FRS, des forces politiques et des organisations de la société civile ont signé l'Appel du Soudan dans la capitale éthiopienne", a indiqué Nour al-Daim Mohamed, un porte-parole l'Armée de libération du Soudan-Minnawi, un groupe rebelle.

Ce document, dont l'AFP a obtenu une copie, réclame "un gouvernement de transition pour gérer l'intérim" d'ici aux prochaines élections en 2015 mais n'appelle pas au renversement du régime d'Omar el-Béchir, même s'il qualifie de "falsifiée" la dernière élection remportée par le président soudanais en 2010.

Béchir, 70 ans, qui a pris le pouvoir par un coup d'Etat en 1989, a indiqué le mois dernier qu'il comptait briguer un nouveau mandat en avril 2015 et avait invité l'opposition à un "dialogue national" pour "parvenir à un consensus".

Le président soudanais, réclamé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide au Darfour, avait lancé en janvier un "dialogue national" pour tenter de régler les crises multiples qui secouent le Soudan, appauvri et ravagé par les conflits, notamment celui au Darfour en 2003, qui a fait 300.000 morts selon l'ONU.

AFP